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cours:residanat:pneumologie:sarcoidose

Sarcoïdose

1. Généralités - Définition

  • Granulomatose systémique de cause inconnue
  • Atteint surtout le poumon et les voies lymphatiques
  • Touche surtout les adultes jeunes des 2 sexes
  • Diagnostic = faisceau d'arguments (clinique, imagerie, biologie, immunologie, histologie) + exclusion
  • Évolution favorable dans 50% des cas en 12 à 36 mois
  • Peut se compliquer et menacer le pronostic fonctionnel voir vital
  • Corticothérapie = traitement le plus efficace

2. Intérêt de la question

  • Répartition mondiale
  • Formes thoraciques largement prédominantes
  • Difficulté diagnostic dans les pays à forte endémie tuberculeuse

3. Épidémiologie

  • Incidence moyenne entre 15 et 22 cas /100.000 habitants/an
  • 2 pics de fréquences : adultes jeunes (25-45 ans) des 2 sexes et femmes en péri-ménopause
  • Patients de couleur (Caraïbes et Afrique) plus souvent atteints, et plus sévères
  • Rare chez les grands fumeurs (> 20 cig./j)

4. Anatomo-pathologie

4.1. Alvéolite sarcoïdienne

  • Lésion initiale
  • Alvéolite lymphocytaire et macrophagique
  • Murale et luminale
  • La numération formule du LBA reflète l'intensité

4.2. Granulome tuberculoïde

  • Lésion la plus typique, quoi que non spécifique
  • Distribution dans le tissu conjonctif péri-broncho-vasculaire, épargne les cloisons alvéolo-capilaires
  • Peut toucher aussi les bronches (facilite le diagnostic) et les petits vaisseaux pulmonaires

4.3. Fibrose

  • Lésion cicatricielle irréversible
  • Succède aux granulomes chez une minorité de patients donc la maladie a une évolution anormalement prolongée

5. Pathogénie et immunopathologie

  • Aucune cause clairement attribuée à la sarcoïdose, mais il y a des modifications immunopathologiques systémiques et pulmonaires :
    • Lymphopénie, hypergammaglobulinémie et atténuation des réactions cutanées tuberculiniques
    • Accumulation pulmonaire de cellules activées :
      • Macrophages alvéolaires activés :
        • Stimulation de leurs propriétés sécrétoires :
          • Enzyme de conversion, 1-alpha-hydroxylase, vit. D3, lysozyme
          • Cytokines (dont l'IL1 ⇒ activation des lymphocytes T), interféron gamma
        • Renforcement de la capacité de présentation d'antigène
        • Acquisition de récepteurs à la ferritine (⇒ captation pulmonaire accrue de citrate de gallium marqué (forte affinité entre gallium et ferritine))
        • Activation prolongée ⇒ fibrose par sécrétion de fibronectine, PDGF et IGF1
      • Lymphocytes T auxilliaires activés :
        • Expriment des marqueurs membranaires d'activation
        • Amplifient la réaction inflammatoire (sécrètent de l'IL-2 notamment qui a un effet mitogène sur les lymphocytes T)
        • Sécrètent de l'interféron gamma : facteur chimiotactique des monocytes ⇒ accumulation en macrophages et différenciation en cellules épithéloïdes géantes
        • Facteurs de croissance et de différenciation des lymphocytes B ⇒ hyper-gamma-globulinémie
      • Co-activation des lymphocytes T et des macrophages ⇒ formation de granulomes
  • Les facteurs “starters” de l'activation initiale ainsi que les paramètres qui déterminent la pérennisation ne sont pas connus

6. Diagnostic

6.1. Circonstances de découvert

  • Diagnostic soulevé devant (par ordre décroissant de fréquence) :
    • Découverte fortuite sur radiographie
    • Signes respiratoires persistants (toux, dyspnée, hémoptysie)
    • Manifestations extra-respiratoires (ADP périphérique, signes ophtalmologiques, cutanés, hépatiques, parotidite, signes cardiaques, neurologiques…)
    • Signes généraux (fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes)
    • Syndrome polyuro-polydipsique (sécrétion inappropriée de calcitriol ou diabète insipide)
    • Érythème noueux
  • Signes isolés ou combinés
  • 3 formes radio-cliniques : thoracique isolée (40%) ; extra-thoracique isolée (20%) ; intra- et extra-thoracique (40%)

6.1.1. Manifestations médiastino-pulmonaires

6.1.1.1. Clinique

  • Signes rares en dehors de la toux
  • Dyspnée d'effort ⇒ signe de gravité
  • Hémoptysie très rare ⇒ greffe aspergillaire ou localisation bronchique sévère
  • Auscultation normale, sauf dans 20% des cas : crépitants (avec atteinte radiologique)
  • Pas d'hippocratisme digitale
  • Signes de cœur pulmonaire en cas de fibrose avancée

6.1.1.2. Imagerie

  • Rôle très important, notamment dans : détection, diagnostic, évaluation, pronostic, décision thérapeutique, surveillance
  • Contraste souvent frappant entre l'importance de l'atteinte radiologique et la discrétion des symptômes respiratoires : cela est lié à la distribution élective dans les espaces péri-broncho-vasculaires
  1. Radiographie :
    • Souvent les seuls manifestations
    • Souvent évocatrice (d'autant plus que l'atteinte est cliniquement latente) :
      • ADP médiastino-hilaires : satellite de l'axe trachéo-bronchique, bilatérales, symétriques, volumineuses mais non compressives, parfois calcifiées
      • Atteinte parenchymateuse : syndrome interstitiel réticulo-micronodulaire ou nodulaire, bilatéral, symétrique, prédominant aux régions supérieurs et moyennes. Rarement : condensations pseudo-tumorales multuples avec bronchogramme ; verre dépoli diffus exceptionnellement
    • 4 types ou stades radiologiques :
      • Type 0 : forme extra-thoracique pure (radio normale)
      • Type 1 : ADP hilaire ou trachéo-hilaires sans anomalies parenchymateuses
      • Type 2 : ADP + atteinte parenchymateuse
      • Type 3 : Atteinte parenchymateuse sans ADP décelable
      • Type 4 : Fibrose pulmonaire
  2. Tomodensitométrie :
    • TDM bien plus performantes pour détection des lésions minimes et des complications (fibrose débutante, greffe aspergillaire, DDB, compressions, suspicion d'HTAP)
    • Diagnostic lésionel précis, différencier les lésions potentiellement réversible (granulomateuses) et irréversibles (fibrose)
    • Évaluation de l'efficacité du traitement

6.1.1.3. Explorations Fonctionnelles Respiratoires

  • Très utiles pour apprécier le retentissement global, suivre la maladie et évaluer la réponse au traitement
  • Réduction des volumes, des débits à bas volume et surtout de la capacité de transfert
  • Anomalies plus fréquentes et plus marquées en fonction du stade radiologique
  • Gaz du sang normaux au repos, sauf formes évoluées

6.1.1.4. Endoscopie bronchique et LBA

  • Granulations endobronchiques (10% des cas), épaississements de la muqueuse et rarement compression extrinsèque
  • Permet de faire des biopsies étagées et trans-bronchiques
  • Le LBA reflète la composante luminale de l'alvéolite ; on retrouve :
    • Hypercellularité totale modérée (< 500.000/ml)
    • Augmentation exclusive du pourcentage des lymphocytes, rapport CD4/CD8 > 3,5
    • Rarement et tardivement : augmentation des PNN

6.1.1.5. Scintigraphie au gallium 67

  • On peut voir une captation anormale pulmonaire, médiastinale ou extra-thoracique (yeux et parotide)
  • Permet aussi de déceler des lésions inflammatoires actives (à traiter) en cas de fibrose

6.1.2. Localisations extra-thoraciques

  • Certaines sont fréquentes et facilitent le diagnostic (peau, ADP périphériques)
  • D'autres sont plus rares mais mettent en jeu le pronostic fonctionnel ou vital (cœur, système nerveux, rein)

6.1.2.1. Adénopathies périphériques

  • 30%, uniques ou multiples
  • Dans 20% des cas, elles sont cervicales ou sus-claviculaires

6.1.2.2. Atteinte ophtalmologique

  • 25%
  • Syndrome sec lacrymal le plus fréquemment
  • Uvéite antérieure, intermédiaire ou postérieur (plus rare et plus grave), soit nodulaire ou à type de vascularite rétinienne
  • Syndrome de Heerfordt

6.1.2.3. Signes cutanés

  • 20%
  • Spécifiques : sarcoïdes à petits ou gros nodules ; plaques ; nodules sur cicatrices ; lupus pernio ; placards rouges ou violacés de la face ; nodules sous-cutanés
  • Ou non spécifiques : érythème noueux dans 10% des cas (syndrome de Lofgren)

6.1.2.4. Localisations cardiaques

  • Concerne surtout le VG et le septum interventriculaire
  • Troubles acquis de la conduction A-V ou intra-V sont très suggestifs (BAV, BBC)
  • Autres manifestations non spécifiques (douleurs, troubles du rythme et de la repolarisation, IVG progressive…)
  • Tomoscintigraphie myocardique de perfusion (thallium ou MIBI marqué au technétium) : aide au diagnostic en montrant des résultats opposés à ce qui se voit en cas de maladie coronarienne commune
  • On peut aller jusqu'à une biopsie endomyocardique (sensibilité insuffisante)

6.1.2.5. Manifestations neurologiques et musculaires

  • Atteinte souvent périphérique (surtout le VII, VIII, V, oculomoteurs…)
  • Rarement centrale, clinique non spécifique (déficit moteur, sensitif ou sensoriel, épilepsie, HIC, démence, signes médullaires…)
  • Les combinaisons de : atteinte hypothalamo-hypophysaire, névrite optique, méningite lymphocytaire, élévation polyclonale des gamma-globulines, hypoglycorachie (éliminer TBK) ⇒ facilite l'orientation diagnostic
  • Imagerie : pas d'images spécifiques, utiles pour voir l'importance des lésions et le suivi sous traitement
  • Atteinte musculaire patente très rare (nodules, myosite, hypertrophie des racines), touche surtout les femmes en péri-ménopause

6.1.2.6. Atteinte rénale

  • Très rares, pronostic réservé (néphropathies interstitielles granulomateuses, rarement glomérulopathies)
  • Troubles du métabolisme calcique peut donner : néphrocalcinose, lithiase urinaire, IR

6.1.2.7. Atteinte hépato-splénique

  • Atteinte hépatique microscopique très fréquente, HPM rare
  • Anomalies biologiques : mineurs dans 20% des cas (élévation modérée des transaminases et/ou des phosphatases alcalines) ; rarement cholestase intra-hépatique chronique (simule une CBP mais sans An anti-mitochondries) et/ou HTP
  • SPM avec ou sans hypersplénisme ⇒ localisation spécifique ou HTP

6.1.2.8. Parotidite

Bilatérale et indolore, révélatrice dans 5% des cas

6.1.2.9. Autres localisations

Tous les autres organes peuvent être touché, avec une fréquence moindre.

  • Atteinte hypothalamo-hypophysaire (diabète insipide)
  • Lésions osseuses (géodes, aspect grillagé, rupture corticale) des mains, pieds et voute crânienne
  • Arthrites chroniques
  • Épididymites
  • ADP abdominales
  • ORL
  • Digestives (gastrique)

6.1.3. Associations syndromiques

6.1.3.1. Syndrome de Lofgren

  • Associe : ADP hilaires bilatérales, érythème noueux, IDR négative (facultatif)
  • Quasi-spécifique de sarcoïdose, augure d'un bon pronostic dans 90% des cas

6.1.3.2. Syndrome d'Heerfordt

  • Associe : Uvéite, parotidite, fièvre, paralysie faciale périphérique et/ou atteinte d'un autre nerf crânien

6.2. Manifestations biologiques

  • IDR négative dans 80% des cas (négativation récente = grande valeur diagnostic)
  • Sérologie VIH négative
  • FNS plus souvent normale ; lymphopénie possible en cas d'atteinte ancienne et multiviscérale
  • VS rarement très élevée, sauf syndrome de Lofgren, forme fébrile ou très évolutive
  • Exceptionnellement : anémie hémolytique ou thrombopénie autoimmune (ou hypersplénisme)
  • Cholestase ou cytolyse modérée dans 20% des cas
  • Hyper-gamma-globulinémie polyclonale dans 20 à 80% des cas
  • Fonction rénale normale en général
  • Trouble du métabolisme calcique (par hypersécrétion non freinable de calcitriol) : hypercalciurie (40 à 60%), hypercalcémie (5%) sans hypophosphorémie ; PTH sérique basse
  • ECA élevée dans 60% des cas ; si 2x la normale = élément important pour le diagnostic ; mesure répétée utile au suivi sous traitement
  • ECA, anomalies calciques et hyper-gamma-globulinémie = reflètent l'activité biologique de la maladie

6.3. Diagnostic positif

Repose sur 3 critères :

  1. Présentation radio-clinique compatible :
    • ADP avec ou sans infiltration pulmonaire
    • Certaines localisations extra-pulmonaires
    • Clinique relativement discrète
    • Syndrome de Lofgren
  2. Mise en évidence du granulome tuberculoïde sans nécrose caséeuse :
    • Biopsie bronchique
    • Biopsie de localisations superficielles (peau, ADP, nodules conjonctivaux)
    • BGSA
    • Autres biopsies rarement nécessaires si clinique évocatrice ; indispensable si traitement à envisager ou si présentation atypique
  3. Exclusion des autres granulomatoses

6.4. Diagnostic différentiel

Principalement :

  • Tuberculose
  • Bérylliose pulmonaire chronique
  • Granulomatoses médicamenteuses
  • Déficit immun commun variable (DICV) avec granulomatose
  • Réactions granulomateuses loco-régionales de lymphomes et cancers solides
  • Autres granulomatoses idiopathiques

7. Évolution

  • 50% de guérison spontanée
  • Parfois, évolution très longue
  • Mortelle dans 0,5 à 5% des cas, souvent par complication de fibrose, rarement par atteinte cardiaque ou neurologique centrale
  • Complications possibles :
    • Fibrose :
      • La plus fréquente (5 à 10%)
      • Habituellement après plusieurs années d'évolution
      • Retentissement plus ou moins sévère
    • Syndrome obstructif :
      • Dans 5% des cas
      • Rarement sévère
      • Lié à la distorsion bronchique de la fibrose (irréversible sous traitement)
      • Autres mécanismes possibles (mais rares) : atteinte granulomateuse bronchique diffuse, sténoses bronchiques, compressions extrinsèques par les ADP
    • HTAP :
      • Rare, mais signifie pronostic péjoratif
      • Due principalement à la fibrose pulmonaire, mais aussi à une atteinte vasculaire pulmonaire propre (indépendante de l'hypoxie)
      • Exceptionnellement, elle est précoce et réversible sous traitement
    • Hémoptysie :
      • Rare
      • Par greffe aspergillaire (fibrose)
    • Autres : les plus graves :
      • Cardiaques (trouble de conduction, du rythme, IVG, mort subite)
      • Neurologiques centrales (épilepsie, déficits, troubles psychiatriques, cognitifs, insuffisance hypothalamo-hypophysaire, hydrocéphalie, syndrome médullaire)
      • Ophtalmologiques (perte fonctionnelle visuelle, différents mécanismes)
      • Rénales
      • Hypercalcémie sévère (rare, surtout si maladie disséminée et évolutive, peut être favorisée par l'exposition solaire ou la prise de vit. D)

8. Pronostic

Difficile à établir lors du premier examen, il dépend de l'évolution clinique et paraclinique

Défavorables Favorables
Majeurs - début après 40 ans
- chronicité
- type 3 et 4
- syndrome obstructif
- localisations extra-thoraciques graves
- érythème noueux
- début récent
- type 1 asymptomatique
Mineurs - noir africain ou antillais
- dissémination
- progression rapide
- ATCD familial de sarcoïdose grave
- ATCD familial de sarcoïdose favorable

9. Traitement

  • Pas de traitement curatif : purement suspensif ; arrêt prématuré ⇒ effet rebond
  • Réduisent les lésions granulomateuses ⇒ réduisent ou empêche la progression vers une fibrose ; aucun effet sur la fibrose déjà installée
  • Traitement de référence = corticothérapie générale : efficace et rapide d'action ; réponse thérapeutique variable
  • 30 à 70% des de guérison spontanée sans séquelles

9.1. Abstention thérapeutique

  • Indiquée dans la majorité des cas, c'est à dire : stade I asymptomatique
  • AINS ou colchicine pour le syndrome de Lofgren

9.2. Indications du traitement

Traitement d'emblée en cas de :

  • Atteinte extra-thoracique grave (cardiaque, encéphalique, rénales, ophtalmologiques sévères et ORL)
  • Hypercalcémie
  • Anémie ou thrombopénie auto-immune
  • Rarement : signes généraux invalidant (corticothérapie de courte durée)
  • Atteinte pulmonaire quand :
    • Stade II et III avec : symptômes / retentissement fonctionnel / progression fonctionnelle ou radiographique ; sans ces critères, le traitement est controversé, indiqué le plus souvent quand on retrouve une infiltration pulmonaire persistant plus de 6 mois
    • CTC ⇒ améliore la radiographie des stade II et III en 6 à 24 mois, plus modestement la CV et la DLCO ; impossible d'affirmer qu'elle modifie l'évolution à long terme
    • Stade IV : on peut essayer un traitement s'il reste des signes d'activité résiduelle
Indications formelles Indications variables
- Atteinte du SNC ou hypothalamo-hypophysaire
- Atteinte cardiaque symptomatique
- Atteinte rénale
- Atteinte rhino-sinusienne
- Atteinte oculaire ne répondant pas au traitement local
- Atteinte laryngée
- Hypercalcémie sévère
- Anémie et thrombopénie auto-immune
- Cholestase intra-hépatique
- Atteinte cutanée et lupus pernio
- Atteinte musculaire\\- Atteinte parotidienne
- Atteinte osseuse et articulaire
- Atteinte splénique
- Atteinte gastrique

9.3. Conduite de la corticothérapie

  • Traitement en 2 phases
  • Guérison quand rémission stable sur 36 mois en dehors de tout traitement
  • Précautions et traitement adjuvant de la corticothérapie (prévention de l'ostéoporose : prendre en compte les modifications du métabolisme de la vit. D3 ⇒ pas de vitamine D, pas d'exposition au soleil)
  • Durée totale : 18 à 24 mois en général

9.3.1. Phase d'attaque

  • Vise la rémission des signes potentiellement réversibles (clinique, radiologique, immunopathologique et fonction respiratoire)
  • Dose initiale : 20 à 40 mg/j d'équivalent prednisone, plus élevée en cas d'atteinte extra-thoracique grave (jusqu'à 1 mg/kg/j)
  • Réponse thérapeutique à évaluer après 1 à 3 mois de traitement

9.3.2. Phase de décroissance

  • Réponse favorable ⇒ décroissance progressive par plateaux de 3 mois, sous surveillance (rechuttes fréquentes : 20 à 70%)
  • Dose minimale efficace habituellement entre 5 et 20 mg/j
  • Traitement à poursuivre 12 mois au minimum (adapter à chaque cas)
  • Certains patients ont des formes chroniques nécessitant un traitement prolongé à faible posologie pendant de nombreuses années

9.4. Traitements alternatif aux corticoïdes

Se discute en cas de :

  • Contre indication aux corticoïdes
  • Effets secondaires
  • Sarcoïdose cortico-résistante avérée ou probable à priori (= absence de réponse à 3 mois de traitement bien conduit)

9.4.1. Antipaludéens de synthèse

  • Traitement de choix dans : atteinte cutanée modérée isolée (effet en 4 à 12 semaines) ; dans une moindre mesure dans l'hypercalcémie
  • Peuvent être efficace dans les atteintes thoraciques (taux de réponse moindre que les CTC)
  • Pas en première intention dans les localisations sévères

9.4.2. Methotrexate

  • Amélioration objective dans 66% des cas, dans la majorité des atteintes thoraciques ou extra-thoraciques (notamment cutanée)
  • Délai d'action variable : 2 à 8 mois ⇒ adapté surtout aux formes chroniques
  • Formes aiguës graves : adjonction initiale d'un corticoïde

9.4.3. Azathioprine

  • Résultats incontestables comme traitement d'épargne, mais moins évidents en 2e ligne en cas de corticorésistance
  • Délai d'action retardé

9.4.4. Autres immuno-suppresseurs

  1. Cyclophosphamide : seulement en cas d'échec des autres traitements (effets secondaires +++)
  2. Chlorambucil et Ciclosporine : abandonnés (toxicité et/ou inefficacité)
  3. Thalidomide : efficacité prouvée dans la sarcoïdose cutanée chronique résistante ; peut être aussi efficace sur l'atteinte rhino-sinusienne
  4. Anti TNF-alpha : Infliximab et Etanercept
    • Recule insuffisant
    • Sembles prométeurs dans les cas difficiles à contrôler (infliximab plus que etanercept)
    • Réservés aux formes très graves après échec de toutes les autres options, après avoir éliminer une TBK ou une aspergillose

9.5. Stratégie thérapeutique

  • Corticothérapie générale = première intention
  • Autres options : methotrexate en premier lieux puis azathioprine
  • Certaines atteintes spécifiques : anti-paludéens de synthèse ou tétracyclines pour les formes cutanées peu invalidantes, thalidomide pour un lupus pernio…

9.6. Traitements symptomatiques

  • Diète calcique et éviction solaire en cas d'hypercalcémie
  • Selon les complications : oxygénothérapie, drogues cardiogéniques, pacemaker, défibrillateur implantable, substitution hormonale, anti-épileptiques, sonde de dérivation ventriculaire
  • Dilatation mécaniques en cas de sténose endo-bronchique (si CTC inefficace)
  • CSI améliorent la toux, pas efficaces sur la maladie
  • Aspergillome : traitements n'ont pas fait leurs preuves ; chirurgie souvent envisagée
  • Hémoptysie : embolisation artérielle bronchique au besoin
  • Transplantation cardio-pulmonaire
cours/residanat/pneumologie/sarcoidose.txt · Dernière modification : 2019/04/16 13:36 de admin@medwiki-dz.com

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