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cours:residanat:pneumologie:pneumonies_communautaires

Pneumonies aiguës communautaires

1. Épidémiologie

  • 10% de l'ensemble des infections respiratoires basses, mais enjeu de santé publique car :
    • Fréquence (500.000 cas/an en France)
    • Gravité potentielle (1ère cause de mortalité infectieuse dans les pays développés : 2 à 5%, jusqu'à 40% en réanimation)
    • Coût : 10 à 20% d'hospitalisation ⇒ représentent 90% des dépenses dues aux PAC

2. Clinique

  • Signes fonctionnels respiratoires (toux, expectoration, dyspnée, douleur thoracique (= réaction pleurale))
  • Signes généraux (fièvre, asthénie)
  • Signes auscultatoires en foyer = condensation alvéolaire (crépitants localisés, diminution du MV, souffle tubaire, augmentation des VV), voir syndrome pleural (abolition MV, matité, diminution VV)

3. Para-clinique

3.1. Imagerie

  • Radiographie thoracique : seul examen systématique
    • Condensation alvéolaire systématisée
    • Opacités infiltratives uni- ou bilatérales non systématisées
    • Suffit dans la majorité des cas (avec la clinique) à poser le diagnostic
  • TDM thoracique : pas indiqué en première intention. Peut être utile :
    • Radiographie d'interprétation difficile
    • Diagnostic étiologique (terrain immunodéprimé par exemple)
    • Recherche de complications (épanchement, excavation, tumeur)
    • Différentiel (embolie pulmonaire)

3.2. Biologie

  • Pas indiqué pour prise en charge ambulatoire (sans signe de gravité)

3.3. Microbiologie

  • Utiles pour les PAC hospitalisées, pour diagnostic étiologique :
    • Hémoculture
    • Antigénurie legionelle et pneumocoque
    • ECBC (critère d'interprétabilité : PNN > 25/champ, cellules épithéliales < 10/champ)
    • Analyse du liquide pleural
  • À faire autant que possible avant l'antibiothérapie (sauf Ag-urie legionella) ; sans que ces examens ne retardent l'antibiothérapie

4. Diagnostic de gravité et orientation du patient

  • Évaluation initiale = détermine :
    • Orientation du patient
    • Examens para-cliniques à faire (ou non)
    • Modalités de l'antibiothérapie

Score CRB65 : outil simple, utilisable en consultation (se base que sur des critères cliniques)

  • C : confusion
  • R : respiration ≥ 30 c/min
  • B : blood pressure : PAS < 90 mmHg ou PAD ≤ 60 mmHg
  • 65 : âge (physiologique beaucoup plus que civil) ≥ 65 ans

1 item ou plus ⇒ évaluation à l'hôpital
0 item ⇒ traitement ambulatoire

Critères d'hospitalisation (AFSSAPS 2010) :

Critères majeurs : (1 seul ⇒ hospitalisation recommandée)

  • Signes de gravité :
    • Atteinte des fonctions vitales :
      • Altération de l'état de conscience
      • PAS < 90 ou PAD < 60 ou marbrures
      • Fc > 120
      • Fr > 30 ou signes de détresse
      • T° < 35 ou > 40
      • Hypoxie
    • Complications locorégionales (empyème, excavation, extension des lésions)
    • Atteintes extrapulmonaires/systémiques :
      • Insuffisance rénale ou hépatocellulaire
      • CIVD (la thrombopénie doit attirer l'attention)
      • Leuconeutropénie
    • Échec d'une antibiothérapie ambulatoire préalable
    • Prise d'AINS
    • Pneumonie d'inhalation (trouble de la déglutition) ou obstructive sur obstacle connu ou suspecté
    • Situation compromettant le traitement ambulatoire :
      • Précarité, perte d'autonomie
      • Inobservance prévisible
      • Vomissements, intolérance digestive

Autres critères liés au terrain : 2 items OU 1 item + âge > 65 ans ⇒ hospitalisation recommandée

  • Âge > 65 ans
  • Comorbidités :
    • Alcool/Tabac
    • Insuffisance cardiaque congestive
    • Maladie cérébrovasculaire
    • Maladie rénale chronique
    • Hépatopathie chronique
    • Diabète non équilibré
    • BPCO avec TVO
    • Néoplasie évolutive
  • Immunosuppression (CTC, immunosuppresseurs, splénectomie, chimiothérapie, VIH, cachexie…)
  • Drépanocytose homozygote
  • Antécédent de pneumonie bactérienne
  • Hospitalisation dans l'année
  • Vie en institution

Score de FINE : pronostic des pneumonies communautaires

Variables Points
Démographie
Homme Age
Femme Age - 10
Maison de retraite 10
Comorbidités
Cancer évolutif 30
Hépatopathie chronique 20
Insuffisance cardiaque congestive 10
Maladie cérébro-vasculaire 10
Insuffisance rénale 10
Examen clinique
Altération du statut mental 20
FR > 30 c/mn 20
PAS < 90 mmHg 15
T° < 35°C ou > 39°C 10
FC > 124 bpm 10
Examens para-cliniques
pH artériel < 7,35 30
Urée > 10 mmol/L (0,6 mg/L) 20
Na+ < 131 mmol/L 20
Glycémie > 13 mmol/L (236 mg/dl) 10
Hématocrite < 31% 10
PaO2 < 60 mmHg 10
Épanchement pleural 10

Classe I II III IV V
Points - 70 71-90 91-130 > 130
% Réanimation 4,3 4,3 5,9 11,4 17,3
% Mortalité 0,1 0,6 0,9 9,3 27,0

Classe I = Patient < 50 ans, sans aucun des items du terrain et de l'examen clinique ; tous les autres sont à classer entre II et V

En pratique, on hospitalise quand :

  • Signe de gravité OU
  • Incertitude diagnostic OU
  • Échec du traitement ambulatoire OU
  • Risque de décompenser une comorbidité OU
  • Difficulté prévisible à la prise en charge ambulatoire (condition socio-économique, inobservance prévisible, isolement, perte d'autonomie, intolérance digestive…)

Cas litigieux : envisager une hospitalisation de courte durée pour surveillance initiale rapprochée (48-72h)

 

5. Formes cliniques

Pneumocoque Germes atypiques Legionella
Fréquence +++++ ++ +
Contexte Rien de particulier
Plus fréquent chez l'immunodéprimé
Épidémie Épidémie
Situation à risque : voyage, thermes, eau ou aérosols contaminés
Sujet âgé, comorbidités et immunodépression
Début Brutal Progressif Rapidement progressif
Clinique Bruyante : T° élevée, malaise général Modérée Modérée
Signes thoraciques Au premier plan : toux, douleur thoracique, expectoration saumonée Modérés Modérés
Signes extra-thoraciques Rares (herpès labial ⇒ pneumococcie) Oui + (ORL, polyarthralgie, diarrhée, rash) Oui +++ 1/3 des cas (myalgie, digestif (diarrhée, vomissements, douleur abdominale), neurologiques (confusion, hallucination, bradycardie))
Biologie Aspécifique (Hyper-PNN, CRP, procalcitonine…) Anémie hémolytique
Cytolyse hépatique
Cytolyse hépatique
Insuffisance rénale
HypoNa
Rhabdomyolyse (CPK)
Microbiologie Diplocoques à l'ECBC
Antigénurie pneumocoque +
Virage sérologique
PCR sur prélèvement respiratoire
Antigénurie legionella +
Culture sur milieu spécifique
PCR
Radiographie Condensation systématisée Opacités multi-focales Pas d'image typique (alvéolaire ou alvéolo-interstitiel, uni- ou bilatéral)
Réponse aux bêtalactamines OUI NON NON

Ce ne sont que des éléments d'orientation, aucun n'est discriminant

5.1. Pneumonie à pneumocoque

  • Germe le plus fréquent
  • Forme classique = PFLA
  • Microbiologie :
    • Due à la colonisation de l'oro-pharynx ⇒ pas de contamination inter-humaine, pas de caractère épidémiologique
    • Fréquence élevée (en France) de résistance aux macrolides
    • 22% à sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP), mais reste sensible à forte doses d'amoxicilline (3 g/j en 3 prises) ; mécanisme non enzymatique ⇒ inhibiteur de bétalactamase inutile
  • Évolution :
    • Potentiellement sévère
    • Peut se compliquer d'un épanchement qu'il faut ponctionner (para-pneumonique aseptique OU purulent?)

5.2. Pneumonie à Mycoplasma p. et Chlamydia p. (pneumonies atypiques)

  • Microbiologie :
    • Germes intra-cellulaires
    • Transmission inter-humaine (particules respiratoires) ⇒ contexte épidémique, vie en collectivité +++
    • Fréquents chez le sujet de moins de 40 ans
    • Biologie moléculaire et/ou virage sérologique = diagnostic (rétrospectif)
  • Antibiotique de référence = Macrolides (ou Fluoroquinolones)

5.3. Pneumonie à Legionella spp

  • Population à risque : âge, tabac, immunodépression
  • Microbiologie :
    • BGN présent dans le milieu naturel (eau, terre) et artificiel (réseaux d'eau chaude, climatisation…)
    • Pas de contamination inter-humaine
    • Il peut y avoir des cas nosocomiaux et des cas sporadiques
    • Déclaration obligatoire en France
  • Diagnostic :
    • Antigénurie legionelle :
      • Détecte que le sérogroupe 1 (90 à 95% des cas)
      • Se positive rapidement (2 à 3 jours après la clinique)
      • N'est pas modifié par l'antibiothérapie
      • Reste longtemps positif (2 mois après exposition)
      • 2 tests négatifs à 72h d'intervalle ⇒ excluent le diagnostic avec 90% de certitude
    • Culture :
      • Permet l'identification de la souche (pour l'enquête épidémiologique)
      • Milieux spécial, culture difficile
    • Autres : PCR, sérologie (peu utilisée, diagnostic rétrospectif)
  • Traitement :
    • Macrolide et/ou Fluoroquinolone, 8 à 21 jours, selon la gravité clinique et le terrain (immunodéprimé ou non)

5.4. Pneumonies virales

  • Signes respiratoires + syndrome grippal (fièvre, asthénie, myalgies, céphalées, rhinite, conjonctivite, diarrhée, douleurs abdominales, éruption cutanée…)
  • Transmission inter-humaine, épidémies saisonnières
  • Pneumonie grippale :
    • Influenza A et B (plus rarement C), H1N1 et H3N2 actuellement prédominants
    • Novembre/Décembre à Mars/Avril
    • Fièvre élevée, avec parfois le V grippal
    • Atteintes extra-pulmonaires rares (encéphalite, myocardite)
    • Opacités non systématisées, bilatérales, parfois confluentes au niveau des hiles (confusion avec OAP cardiogénique)
    • Diagnostic : PCR sur écouvillonnage nasopharyngé
    • Traitement :
      • Inhibiteurs de neuraminidase (oseltamivir, zanamivir)
      • Antibiothérapie obligatoire dans tous les cas (en attendant les résultats des examens complémentaires)
    • Prévention : vaccination
  • Cas particulier : staphylocoque aureus sécréteur de la toxine de Panton Valentine (PVL)
    • Pneumonie aiguë communautaire post-grippale grave (expectoration hémoptoïque, état de choc, pneumonie nécrosante, neutropénie, thrombopénie)
    • Ce germe a une forte affinité à la membrane basale mise à nue par la desquamation de l'épithélium au cours de l'infection grippale

5.5. Situations particulières

5.5.1. Bronchopneumonie du sujet âgé

  • Infection purulente des bronchioles terminales, qui gagne progressivement les alvéoles (symptomatologie sub-aiguë) = bronchopneumonie
  • Clinique :
    • Fièvre inconstante
    • Signes respiratoires frustres
    • Peut se résumer à une décompensation de comorbidité sous-jacente, ou des signes purement exta-respiratoires (confusion, ralentissement idéo-moteur, chutes, incontinence urinaire, douleurs abdominales…)
  • Radiologie :
    • Images surtout aux régions déclives (inhalations chroniques)
    • Peuvent être multiples ou bilatérales
    • Régression très lente
  • Microbiologie :
    • Germes ORL (streptocoque, pneumocoque, anaérobies)
    • Digestifs (entérobactéries)
    • Staphylocoque doré

5.5.2. Pneumonie d'inhalation

  • Facteurs favorisant :
    • Age, troubles des fonctions supérieures, troubles de la déglutition
    • Tumeurs ORL, AVC, RGO
  • Localisation préférentielle : LID
  • Infection polymicrobienne le plus souvent
  • Possibilité de lésion chimique par le liquide gastrique (syndrome de Mendelson)

5.5.3. Pneumonie abcédée

  • Sujet âgé +++
  • Mauvais état bucco-dentaire, haleine fétide
  • Souvent en rapport avec un trouble de la déglutition
  • Symptomatologie torpide : prédominance des signes généraux, signes respiratoires modestes
  • Radiologie : image mixte, plutôt inférieure
  • Bactériologie : souvent polymicrobien, rarement documenté (anaérobies, klebsiella, staphylocoque, streptocoques oraux) ; évoquer et rechercher le BK
  • Évolution : lentement favorable sous traitement prolongé

6. Traitement

6.1. Antibiothérapie

  • Choix en fonction de l'épidémiologie, du terrain et des signes de gravité
  • Principes :
    • Urgente : administration précoce, si possible après prélèvements microbiologiques
    • Probabiliste : cibler les bactéries les plus fréquentes
      • Toujours couvrir le pneumocoque (sauf rares cas très évocateurs de pneumonie atypique du sujet jeune traité en ambulatoire)
      • Signes de gravité ⇒ couvrir legionella
      • Inhalation ⇒ couvrir staphylocoque, entérobactéries et anaérobies
      • Période grippale ⇒ couvrir staphylocoque, haemophilus influenza, streptocoque du groupe A
    • Réévaluer à 48-72h :
      • Clinique : pas d'amélioration ⇒ élargir le spectre
      • Microbiologique : identification du germe ⇒ réduire le spectre
    • Souci d'écologie bactérienne : limiter le risque d'émergence de mutants résistants ⇒ réduire la durée d'antibiothérapie (7 jours pour une PAC tout venant) et le spectre (si et seulement si évolution favorable)
  • Antibiotiques à ne PAS utiliser : (activité insuffisante sur le pneumocoque en France)
    • Céphalosporines (1, 2 et 3)
    • Cyclines
    • Bactrim®
  • Durée :
    • 7 jours : PAC “tout venant”
    • 8-14 jours : germes atypiques ou legionella
    • 21 jours : legionella grave et/ou immunodéprimé

Sensibilité aux antibiotiques des principaux germes responsables de PAC :

Pneumocoque Atypiques (Chlamydia, Mycoplasme, Legionella) Haemophilus
Entérobactéries
Anaérobies Staphylocoque aureus
Amoxicilline PO +++ - +/- - -
Augmentin® PO +++ - ++ ++ ++ (si oxa-S)
C3G IV (cefotaxime, ceftriaxone) +++ - ++ +/- + (si oxa-S)
Macrolides PO (spiramycine > érythromycine) +/- ++ - - +/-
Apparentés aux macrolides PO (pristinamycine > télithromycine) ++ ++ +/- - +
FQAP PO (lévofloxacine > moxifloxacine) ++ ++ ++ - +/-
Imidazolés PO (métronidazole) - - - ++ -

Notes :

  • 95% des souches de S. aureus sont résistantes à l'amoxicilline ; méticilline (oxacilline) reste active, ainsi que Augmentin® ou C3G
  • Ceftazidime : activité insuffisante sur cocci Gram positif (Pneumocoque, S. aureus)
  • Cefotaxime > ceftriaxone sur le staphylocoque
  • Attention aux interactions médicamenteuses avec les macrolides
  • Télithromycine : risque plus élevé d'effets indésirables graves (seulement en l'absence d'alternatives)
  • Fluoroquinolones Anti-Pneumococciques : prudence, seulement en l'absence d'alternatives
    • Ne pas prescrire si traitement par FQ dans les 3 derniers mois
    • Préférer les macrolides dans les légionelloses non graves
    • Précautions d'emploi : risque de tendinopathie (surtout sujet âgé ou sous corticothérapie), pas d'exposition au soleil
    • Douleur tendineuse ⇒ arrêt traitement et consulter immédiatement
  • Choix de l'antibiothérapie probabiliste pour une PAC ambulatoire :
    • Sujet sain sans signe de gravité : Amoxicilline OU Macrolide (alternative = Pristinamycine)
      • échec à 48-72% ⇒ switch (Amoxicilline/Macrolide)
    • Sujet avec comorbidité ou sujet âgé (hors institution) : Augmentin® OU FQAP OU Ceftriaxone
      • échec à 48-72h ⇒ hospitalisation
  • Choix de l'antibiothérapie probabiliste en hospitalisation :
    • Pneumocoque (suspecté/documenté à l'ECBC ou à l'antigénurie) : Amoxicilline (alternative = Pristinamycine)
      • échec à 48-72h ⇒ réévaluation
    • Pas d'argument pour le pneumocoque :
      • Sujet jeune : Amoxicilline (alternative = Pristinamycine)
        • échec à 48-72h ⇒ associer Macrolide ou switch par FQAP (lévofloxacine) et Réévaluation
      • Sujet âgé (y compris institution) ou comorbidités : Augmentin® OU FQAP OU Ceftriaxone
        • échec à 48-72h ⇒ réévaluation
  • Chois de l'antibiothérapie probabiliste en soins intensifs :
    • Cas général : double antibiothérapie
      • C3G IV (cefotaxime ou ceftriaxone)
      • Macrolide IV OU FQAP (lévofloxacine)
    • Si facteur de risque de pseudomonas (DDB, ATCD d'EA BPCO à pseudomonas) : triple antibiothérapie
      • Piperacilline/Tazobactam OU C4G (céfépime) OU Carbapénème (Méropenème, Imipenème/Cilastine)
      • Amikacine ou Tobramycine (max 3 jours)
      • Macrolide IV ou FQAP IV (lévofloxacine)
  • Cas particuliers :
    • PAC bactérienne post-grippale : couvrir pneumocoque et staphylocoque aureus oxa-S : Augmentin® OU Pristinamycine OU FQAP
    • Pneumonies abcédées : Augmentin® OU C3G + Métronidazole

6.2. Traitements associés

  • Traitement antigrippal probabiliste : en cas de suspicion clinique chez un patient hospitalisé en période épidémique (oseltamivir PO durant 5 jours) ; n'exonère pas de traitement antibiotique
  • Corticothérapie : bénéfice non démontré
  • Kinésithérapie respiratoire de drainage systématique

6.3. Réévaluation systématique

  • Réévaluation clinique obligatoire à 48-72h quelque soit le lieu de prise en charge
  • Favorable :
    • Ambulatoire : maintenir le traitement
    • Hospitalisation : désescalade envisagée si on dispose de résultats microbiologiques fiables
  • Pas d'évolution favorable en ambulatoire : selon l'antibiothérapie initiale :
    • Si elle ne couvrait pas le Pneumocoque ⇒ couvrir Pneumocoque (changement d'antibiotique dans ce sens)
    • Si elle couvrait le Pneumocoque, l'Haemophilus et les intracellulaires (pristinamycine, télithromycine ou FQAP) ⇒ hospitalisation
  • Pas d'évolution favorable en hospitalisation : réévaluation

7. Cause de l'échec de l'antibiothérapie

  1. Complication :
    • Épanchement pleural :
      • Clinique + TLT
      • Ponction nécessaire : para-pneumonique OU purulent ?
    • Abcès
    • Obstacle endo-bronchique :
      • À évoquer si trouble de ventilation ou pneumonies récidivantes dans le même territoire (corps étranger, tumeur…) ⇒ endoscopie
  2. Problèmes relatifs au traitement :
    • Mauvaise observance
    • Problème de pharmacocinétique (patient obèse, 3e secteur en réa ⇒ dosage des antibiotiques)
    • Troubles de l'absorption
    • Germe responsable hors spectre (imprévisible) :
      • Entérobactéries et staphylocoque oxa-R (institution, récemment hospitalisé, diabétique souvent traités par antibiotiques)
      • DDB infesté par le pseudomonas
      • Anaérobies (terrain favorisant les troubles de la déglutition)
      • BK (jamais de FQ en 1ère intention quand suspicion de TBK ⇒ négative la recherche de BK)
      • Pneumocystose révélatrice d'un SIDA
  3. Erreur diagnostique :
    • Pneumopathie focalisée :
      • Embolie pulmonaire
    • Pneumopathie diffuse : PID aiguë ⇒ évoquer dans l'ordre :
      • Germe atypique
      • OAP fébrile (évoquer endocardite infectieuse)
      • Miliaire TBK
      • Pneumocystose
      • Lymphangite carcinomateuse
      • Pneumopathie d'hypersensibilité (médicamenteuse+++) et pneumopathie éosinophile
      • Manifestation pulmonaire d'une connectivite ou vascularite en poussée
    • Pneumopathie excavée :
      • Néoplasie bronchique (fumeur, image radiologique)
      • TBK pulmonaire (lobes supérieurs, si bacilloscopie négative ⇒ argument contre +++ car excavation = bacillifère)
      • Infarctus pulmonaire (AngioTDM +++)
      • Vascularite (manifestations extra-pulmonaires, bilan immunologique)
      • Aspergillose pulmonaire, histoplasmose
    • Persistance ou réapparition de la fièvre sous antibiothérapie ⇒ éliminer fièvre d'autre cause (veinite, infection de sonde urinaire, TVP, néoplasie, allergie médicamenteuse, colite post antibiothérapie …)

8. Prévention des PAC

  • Vaccinations : anti-grippale et anti-pneumococcique (les 2 peuvent être faites en même temps)

Modalités de la vaccination anti-pneumococcique (INPES 2015) :

  1. Groupe 1 : ⇒ vaccination en 2 temps : VPC13 puis VP23 après 1 mois, rappel à 3 ans (même schéma)
    • Immunodéprimés :
      • asplénie organique/fonctionnelle (drépanocytose homozygote)
      • déficits immunitaires héréditaires
      • VIH (quelque soit le statut immunologique)
      • Chimiothérapie
      • Greffés (organe solide ou cellules souches hématopoïétiques), ou en attente de transplantation
      • Traitement immunosuppresseur
      • Syndrome néphrotique
    • Brèche ostéo-méningée ou candidats à des implants cochléaires
  2. Groupe 2 : ⇒ vaccination en 1 temps : VP23, pas de rappel
    • Sujets à risque d'une faite d'une comorbidité prédisposant à l'infection à pneumocoque :
      • Insuffisance cardiaque
      • BPCO, asthme sévère sous traitement continu, insuffisance respiratoire chronique
      • Insuffisance rénale chronique
      • Hépatopathies chroniques
      • Diabète non équilibré par simple régime

Résumé basé sur l'item 151 du référentiel national (Français) du Collège des Enseignants en Pneumologie - 2017

cours/residanat/pneumologie/pneumonies_communautaires.txt · Dernière modification : 2019/04/16 13:35 de admin@medwiki-dz.com

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