cours:residanat:pneumologie:meningite_tuberculeuse
Table des matières
Méningite tuberculeuse
1. Introduction
1.1. Définition
- Localisation du BK sur les méninges, et éventuellement dans le tissus nerveux
- Responsable d'un syndrome méningé et/ou encéphalique
1.2. Intérêt
- Gravité, surtout les 3 premières années de la vie
- Prévention (BCG)
1.3. Épidémiologie
- 1,2% des TEP en Algérie en 2013
2. Physiopathologie
- Dissémination hématogène, à partir d'un foyer pulmonaire le plus souvent
- Méningite post-primaire :
- Foyer initial = PIT pulmonaire
- Plus fréquente durant les premières années de la vie, recrudescence à l'adolescence
- Méningite tardive :
- Plus rare
- Soit réactivation d'un foyer méningo-encéphalique ancien
- Ou dissémination hématogène à point de départ autre que pulmonaire
3. Anatomo-pathologie
- Trois lésions : exsudat méningé, lésions vasculaires, hydrocéphalie
- Souvent associée à d'autres atteintes (dissémination hématogène)
4. Clinique
4.1. TDD : forme de l'enfant et de l'adolescent (3-15 ans)
- Phase prodromique :
- Troubles du caractère (triste, indocile…)
- Signes généraux (fièvre, anorexie, asthénie)
- Parfois, signes fonctionnels (céphalées, vomissements, convulsions) ⇒ PL
- Phase de début :
- Signes généraux nets (fièvre 38°C, AEG, troubles du comportement, du sommeil)
- Signes fonctionnels (céphalées, vomissements en jet, troubles du transit)
- Parfois, signes physiques (atteinte basilaire (strabisme, diplopie) ou bulbaires (pouls et/ou respiration irrégulière))
- Triade d'appel : fièvre, céphalées, vomissements ⇒ PL
- Phase d'état :
- Signes généraux (fièvre élevée irrégulière, amaigrissement)
- Signes fonctionnels (triade méningée (céphalées, vomissements en jet, constipation))
- Signes physiques :
- Position en chien de fusil, photophobie (dos à la lumière)
- Troubles de la conscience (hostilité, obnubilation, somnolence, torpeur)
- Signes méningés (raideur discrète, hyperesthésie cutanée)
- Signes basilaires (troubles vasomoteurs (chaleur, pâleur, sueurs, raie méningitique), paralysie oculaire (III, IV))
- Signes neurologiques (mouvements anormaux, paralysie faciale, troubles sphinctériens)
- Phase de coma :
- Phase terminale, guérison sans séquelles rare
- Coma + syndrome méningé + troubles neurologiques (signes oculaires, convulsions) et surtout troubles neuro-végétatifs (irrégularité du rythme cardiaque et respiratoire)
4.2. Formes cliniques
- Nourrisson :
- Tableau banal au début (fièvre modérée, anorexie, vomissements, diarrhée, amaigrissement)
- Signes neurologiques tardifs
- Adulte :
- Grand polymorphisme clinique
- Fréquence des troubles psychiques et neurologiques, qui peuvent être isolés (des semaines) avant de voir le tableau classique
- Formes neurologiques : troubles moteurs (épilepsie, paralysie, secousses choréiforme) et sensitifs
- Formes psychiques : polymorphe (délire, dépression, démence)
5. Examens complémentaires
5.1. Ponction lombaire et étude du LCR
- PL : Fond d'œil pas obligatoire avant PL (peu sensible à une HIC), TDM obligatoire si : disponible, signe de focalisation, HIC, trouble de la conscience, convulsions
- LCR : liquide clair hypertendu
- Hyper-protéinorachie constante (entre 0,5 et 2 g/l)
- Hypo-glycorachie constante (corrélé à la glycémie, entre 0,25 et 0,5 g/l) ⇒ valeur diagnostic +++
- Hyper-cytose (> 500/mm3) à prédominance lymphocytaire
- Bactériologie rarement positive au frottis (pauci-bacillaire), culture 60 à 100% de rendement ⇒ élément fondamental du diagnostic
5.2. Fond d'œil
- Intérêt diagnostic (tubercules de Bochut dans 20% des cas)
- Nécessaire à la surveillance de l'évolution
5.3. Radiographie pulmonaire
- Systématique
- À la recherche de séquelles de PIT (50% des cas) ou d'une miliaire associée (20%)
5.4. IDR à la tuberculine
- Élément de présomption
5.5. Autres explorations (neurologiques...)
- Dans le cadre du bilan d'extension et lésionnel
6. Diagnostic positif
- Interrogatoire : présomption
- Examen clinique : syndrome méningé et/ou encéphalique
- Para-clinique :
- LCR : en général suffisante pour introduire le traitement (clair, hyper-prot, hypo-gly) en attendant la culture (= confirmation dans 60 à 100% des cas)
7. Diagnostic différentiel
- Méningite lymphocytaire bénigne (virale…)
- Méningite bactérienne décapitée
8. Traitement
8.1. Moyens et indications
- Hospitalisation
- Régime de catégorie I (2 RHZE/4 RH)
- Corticothérapie indiquée si HIC ou signes neurologiques focalisés, chaque 8h à des doses rapidement dégressives
- Soins de support, pouvant aller jusqu'aux mesures de réanimation et de ventilation mécanique en cas de troubles sévères de la conscience ou des fonctions végétatives (notamment troubles du rythme respiratoire)
- Dérivation externe en cas d'hydrocéphalie
8.2. Surveillance
- Surveillance du traitement anti-tuberculeux
- Surveillance des troubles neurologiques
8.3. Pronostic
- Précocité du diagnostic et du traitement
- Terrain (risque de décès d'autant plus grand que l'enfant est plus jeune ou qu'il existe des tares sous-jacentes)
9. Prévention
- Vaccination BCG
- Traitement des PIT et des malades contagieux
10. Conclusion
Toute méningite subaiguë, fébrile, avec hypo-glycorachie doit être considérée comme tuberculeuse jusqu'à preuve du contraire.
— Résumé basé sur le cours de Dr Benazzouz (DEMS 2017)
cours/residanat/pneumologie/meningite_tuberculeuse.txt · Dernière modification : 2019/04/16 13:35 de admin@medwiki-dz.com