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cours:residanat:pneumologie:epidemiologie_de_la_tuberculose_en_algerie_et_dans_le_monde

Épidémiologie de la tuberculose

1. Introduction

  • Fléau depuis de nombreux siècles
  • Préoccupation mondiale de santé et de santé publique
  • La lutte ne peut être efficace que si tous les pays se coordonnent

2. Facteurs de risque

  1. FDR d'immunodépression cellulaire :
    • Terrain : âges extrêmes, dénutrition, grossesse et ABRT
    • Pathologies : infections virales (rougeole, oreillon, grippe, MNO, VIH), cancers et hémopathies, diabète, dénutrition, gastrectomie, IRC
    • Traitements : corticoïdes, immunosuppresseurs, greffe
  2. Autres :
    • Contage : promiscuité, manque d'hygiène, habitat précaire, situation vaccinale, antécédents de TBK mal traitée, profession à risque (personnel de santé, institutions d'internement, milieu carcéral…)

3. Épidémiologie de la tuberculose dans le monde

  • Principale cause de décès par infection curable, une des 10 premières causes de mortalité (1,7 millions de décès en 2016, dont 0,4 co-infectés par le VIH)
  • 10,4 millions de nouveaux cas en 2016 (estimation OMS), seulement 65% sont déclarés
  • Touche majoritairement les hommes
  • Sept pays totalisent 64% des cas (Inde, Indonésie, Chine, Philippines, Nigéria, Pakistan, Afrique du Sud)
  • Incidence la plus élevée = Afrique sub-saharienne ; incidences les plus faibles = Europe occidentale et Amérique du nord
  • Co-infection VIH = 23% (Europe: 6%, Afrique: 44%, Afrique du sud: 60%)
  • MDR : 3,4% des souches sauvages, 20% des souches déjà traitées
  • Le diagnostic et le traitement de la tuberculose a sauvé 53 millions de vies entre 2000 et 2016

4. Épidémiologie de la tuberculose en Algérie

  • Entre 2000 et 2010, on dispose de données fiables et exhaustives
  • Tendance :
    • Stabilisation de l'incidence des cas de TPM+ contagieux à 26/100.000 habitants
    • Niveau élevé de l'incidence déclarée des TEP (plus souvent présumées que prouvées ⇒ possibilité de surestimation)
  • Parmi tous les cas déclarés de TP :
    • 83% des nouveau cas ton des TPM+, 15% TP M- ou non faite
    • TP C+ uniquement : proportion faible (insuffisance de laboratoires de cultures)
  • Les cas déjà traités ne représentent que 7% des TP prouvées bactériologiquement, les échecs du primo-traitement sont beaucoup plus rares que les rechutes et les reprises évolutives après traitement incomplet
  1. Répartition selon les groupes d'âge et le sexe :
    • Deux pics de fréquence : 25-34 ans, > 65 ans
    • Deux fois plus fréquente chez les hommes que les femmes, sauf avant 14 ans et après 55 ans
  2. Répartition géographique : très inégale
    • Zones urbaines > zones rurales
    • Région ouest du pays > reste
    • Tindouf : exception des wilaya du sud (forte population de réfugiés)
  3. Mortalité :
    • Ne peut être rapportée à la population, faute d'une déclaration complète des causes de décès
    • 2% pour les nouveaux cas, 4% pour les patients traités à nouveau
  4. Résistance :
    • Prévalence de la résistance primaire : 1965-1970=15%, 1988=8,6%, 2002=5,9%, 2010=3,4%
    • MDR : 1988=1,2%, 2002=1,4%
    • Réduction (grâce à la généralisation des régimes de chimiothérapie de courte durée depuis 1980) et maintient des MDR en dessous du seuil critique défini par l'OMS (3%)
  5. Impact de la co-infection VIH sur l'incidence de la tuberculose :
    • Taux de co-infection faible ⇒ l'épidémie mondiale de VIH n'a pas, en Algérie, d'impact pratique sur l'incidence de la tuberculose ni sur les résultats du traitement
    • Sur 3402 cas de tuberculose, seuls 6 étaient séropositifs au VIH

5. Principaux objectifs du programme national de lutte contre la tuberculose

  • Objectifs de l'OMS pour 2005 : détecter au moins 70% des TPM+ attendues chaque année, guérir au moins 85% de ces cas
  • Algérie : taux de détection des sources d'infection > 90% en moyenne nationale (mais n'exclut pas des défaillances locales)
  • Taux de traitement des TPM+ achevés sans signes d'échecs > 85% en moyenne nationale, dépassant parfois 90% dans certaines wilaya

6. La surveillance du programme

6.1. Objectifs

  • Mesurer la tendance des principaux indicateurs épidémiologiques, et donc des performances du programme
  • Promouvoir la recherche opérationnelle pour améliorer l'efficience du programme

6.2. Surveillance épidémiologique

Se fait au niveau central par l'INSP (surveillance des maladies à déclaration obligatoire), en liaison avec l'unité centrale du programme national de lutte contre la tuberculose (direction de la prévention)

6.2.1. Principaux indicateurs épidémiologiques

  • Taux annuel des cas de tuberculose, toutes formes confondues, déclarées, pour 100.000 habitants
  • Taux annuel des nouveaux cas de TPM+ déclarés, pour 100.000 habitants
  • Taux annuel des nouveaux cas de TPM+ déclarés, par sexe et par groupes d'âges, pour 100.000 habitants

6.2.2. Autre indicateurs

  • Âge moyen des cas de TPM+ déclarés, par sexe (nouveaux cas et cas de re-traitement séparément)
  • Taux de létalité des cas de TPM+ par sexe (nouveaux cas et cas de re-traitement séparément)
  • Prévalence de la résistance primaire, mesuré par le laboratoire national de référence, selon un protocole bien défini, sur des échantillons représentatifs de malades jamais traités
  • Prévalence de l'infection VIH chez les tuberculeux, selon un protocole défini, en coordination avec le programme de lutte contre le SIDA
  • Risque annuel d'infection tuberculeuse (RAI) : difficile à mesurer en Algérie ou la vaccination BCG à la naissance est généralisé ; de plus, son intérêt est problématique quand il est inférieur à 1% (comme c'est le cas en Algérie depuis les années 1980)

6.3. Surveillance des performances du programme

Se fait au niveau central par le direction de la prévention (du PNLT), en collaboration étroite avec l'INSP.

Les indicateurs de performances sont calculés à partir des données nationales de l'évaluation, à savoir : taux de détection des cas, taux de succès du traitement

  1. Taux de détection des cas : rapport entre nombre annuel de nouveaux cas TPM+ identifiés / nombre de nouveaux cas estimés
    • L'estimation du nombre de cas existant repose sur le fait qu'un risque annuel d'infection de 1% correspond à une incidence annuelle de 50/100.000 habitants
    • Or, le RAI est difficile à mesurer en Algérie, car il repose sur les enquêtes tuberculiniques chez les enfants (BCG à la naissance)
    • En plus, cette estimation est insuffisante dans les pays ou le RAI est < à 1%
  2. Taux de succès du traitement : rapport entre nombre total de cas guéris et des cas ayant reçu un traitement complet / nombre total des nouveaux cas de TPM+
  3. Autres indicateurs moins importants :
    • Taux des cas chroniques parmi l'ensemble des cas de TPM+ (ne doit pas dépasser 3%)
    • Prévalence de la résistance acquise et des MDR : calculée à partir d'échantillons représentatifs de malades déjà traités, répartis en 2 groupes : 2e ligne (catégorie II), et 3e ligne (catégorie IV)

cours/residanat/pneumologie/epidemiologie_de_la_tuberculose_en_algerie_et_dans_le_monde.txt · Dernière modification : 2019/04/16 13:34 de admin@medwiki-dz.com

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