Table des matières

Pneumonies à germes gram négatifs

1. Introduction

2. Épidémiologie et facteurs de risque

3. Bactériologie

  1. Entérobactéries :
    • E. Coli : hôte normal du tube digestif
    • Entérobactéries opportunistes : Protéus, Klebsiella (plus fréquent, BGN encapsulé immobile), Enterobater, Serratia
    • Bactéries très répandues dans l'environnement, et commensales (tube digestif, peau, orifices naturels)
    • Infectent les patients fragilisés
    • Souvent résistants aux antibiotiques ⇒ antibiogramme indispensable
  2. Pseudomonas aeruginosa :
    • Très mobile
    • Répandu dans l'eau, le sol et l'environnement hospitalier
    • Naturellement résistant à de nombreux antibiotiques ⇒ antibiogramme
  3. Acinetobacter :
    • Ubiquitaire
  4. Haemophilus influenzae :
    • Petit bacille polymorphe, immobile, aéro-anaérobie facultatif
    • Commensal des muqueuses du nasopharynx et des voies aériennes inférieures
    • Surinfections broncho-pulmonaires chez les BPCO, mucoviscidose
    • Naturellement sensible à l'amoxicilline
  5. Moraxella catharralis :
    • Diplocoque Gram négatif
    • Habituel de l'oropharynx
  6. Legionelle pneumophila :
    • Plus fréquente des pneumonies à germes G-
    • BGN intra-cellulaire aérobie
    • 40 espèces, moins de 50% sont pathogènes
    • 90% dues à Legionella pneumophila, dont 80% de sérotype 1
    • Contamination aérienne (inhalation d'aérosol d'eau et système de climatisation contaminés)
    • Produit une béta-lactamase

4. Physiopathologie

Peuvent être primitives, mais plus souvent secondaires, contractées au cours d'une hospitalisation pour une autre affection.

4.1. Pneumonies primitives

4.2. Pneumonie secondaires ou nosocomiales

5. Anatomie pathologique

  1. Bronchite :
    • Inflammation aiguë des bronches et bronchioles ; souvent après infection virale ⇒ bronches œdémateuses inflammatoire, augmentation des sécrétions et diminution de la clairance mucociliaire ⇒ surinfection bactérienne fréquente ⇒ sécrétions muco-purulentes
  2. Pneumonie alvéolaire :
    • Surtout Haemophilus influenzae et Legionella ⇒ peuvent donner une alvéolite pure
    • Systématisée (extension limitée par les septas)
  3. Pneumonie lobulaire :
    • Broncho-alvéolite
    • Lésions diffuses et rapidement extensives
    • Inflammation bronchique, nécrose des petites bronches, thromboses septiques des artères adjacentes, alvéoles et bronchioles remplies de sécrétions fibrineuses et souvent hémorragiques
  4. Abcès pulmonaire :
    • Multiples foyers de nécrose alvéolaire
  5. Pleurésie purulente :
    • Peut accompagner l'abcès ou être isolée
    • Evolue en 3 stades successifs :
      • Phase de diffusion : plèvre encore mince, très congestive
      • Phase de collection : accumulation de liquide, qui devient franchement purulent
      • Phase d'enkystement : symphyse pleurales aux limites de la collection ; possibilité de fistule broncho-pleurale (évacuation par voie aérienne)

6. Diagnostic

6.1. Diagnostic de présomption

Selon le tableau radio-clinique :

6.2. Diagnostic bactériologique

6.2.1. Moyens non invasifs

6.2.1.1. Isolement d'un germe prédominant

6.2.1.2. Antigènes et biologie moléculaire

6.2.2. Moyens invasifs

6.2.2.1. Fibroscopie bronchique

6.2.2.2. Ponction transtrachéale

6.2.2.3. Ponction transthoracique

7. Diagnostic différentiel

8. Diagnostic étiologique

8.1. Maladie des légionnaires

8.2. Pneumonie à Klebsiella pneumoniae

8.3. Pneumonie à Haemophilus influenzae

8.4. Pneumonies à Moraxella catharrhalis

8.5. Pneumonies à Pseudomonas

8.6. Pneumonies à Acinetobacter

8.7. Pneumonies à Eschérichia coli

8.8. Pneumonies aux autres entérobactéries (Proteus, Enterobacter, Serratia)

Peuvent entrainer des pleuro-pneumonies

8.9. Cas particulier : germes Gram négatifs dans la BPCO

9. Critères d'hospitalisation

Score de Fine simplifié : 1 ou plusieurs critères impose l'hospitalisation :

  • Fc > 125 bpm
  • Fr > 30 c/mn
  • T° < 35 ou > 40°C
  • TA < 90/60 mmHg
  • Cyanose
  • Atteinte > 1 lobe, cavitation, extension radiologique, présence d'EPL

10. Traitement

10.1. Antibiothérapie

10.1.1. Familles d'antibiotiques

5 grandes classes on un rôle important dans le traitement des infections à GN :

  1. Bêtalactamines :
    • Amino-pénicilines, carboxy-pénicillines et ureido-pénicillines
    • Les BGN produisent des pénicillinases qui leur confèrent une résistance aux péni-G et V, aminopénicillines, carboxypénicillines, uréidopénicillines, C1G et C2G
    • Sensibilité conservée au C3G, monobactam, céphamycines et carbapénèmes
  2. Aminosides
  3. Polypeptides :
    • Usage à réserver aux germes tenaces polyrésistants tel que pseudomonas
  4. Sulfamides :
    • Le plus efficace est le Cotrimoxazole
  5. Quinolones :
    • Actifs sur la plupart des pathogènes respiratoires, y compris Pneumocoque (indépendamment de sa sensibilité aux pénicillines), haemophilus et germes atypiques (intracellulaires)
    • Bien tolérés, maniement facile (oral ou parentéral)

10.1.2. Indications de l'antibiothérapie

10.1.3. Choix de l'antibiotique

Le choix dépend de :

Choix de l'antibiotique dans les infections à bactéries Gram négatif :

Bactérie Antibiotique
Entérobactéries GN (y compris Haemophilus et Klebsiella) - C3G
- Aminopénicilline + Inhibiteur de pénicillinase (Augmentin®)
- C3G + Aminoside
- Aminopénicilline + Aminoside (sauf Klebsiella)
- Quinolones, Azithromycine, Cotrimoxazole
Pseudomonas sp - Ceftazidime (Fortum®)
- Cyclines
- Sulfonamides
Pseudomonas aeruginosa - Pipéracilline/Ceftazidime/Aztréoname/Ticarcilline + Aminoside
Legionella - Macrolides
- Quinolones
- Cotrimoxazole
- Rifampicine
Moraxella catarrhalis - C3G
- Aminopénicilline + Inhibiteur de pénicillinase
- Erythromycine, Quinolones, Tétracyclines, Cotrimoxazole
Acinetobacter sp - Pipéracilline/Imipenem (Tienam®) + Aminoside

10.1.4. Durée du traitement

10.1.5. Relai per-os

10.2. Autres éléments du traitement

10.3. Évolution

11. Prévention


Résumé basé sur le cours de Pr. N. Bencharif - 2010